NATHALIE MOLENDI

Dans le monde actuel, la quête de liberté semble être le Saint Graal.

Nous voulons voyager, changer de boulot, gagner plus d’argent pour être libres…

Se donner les moyens d’atteindre nos objectifs nous demande de nous dépasser, de nous challenger. Cela peut nous insécuriser ou nous faire craindre la perte de nos possessions. Est-ce vraiment cela le prix de la liberté ?

Je ne remets, ici, aucunement en cause la volonté de vouloir se réaliser et acquérir du confort au prix de son travail mais je crois simplement que cela n’a pas de lien avec la véritable liberté.

Dans ce besoin de possession, on tend plutôt à contrôler nos vies à tout prix. On est persuadé que notre bonheur dépend uniquement de nos biens matériels et une certaine insécurité peut s’installer dans notre quotidien au prix du « toujours plus «.  On étouffe la vie par le contrôle et le besoin illusoire de sécurité.

Mais est-ce vraiment cela la liberté ?

Dès notre plus tendre enfance, nous sommes conditionnés et éduqués à masquer nos émotions, à ne pas les ressentir. Cependant, toutes les émotions sont positives, même la colère ou la peur car elles sont là pour exprimer ce que nous ressentons. Entendre ses peurs, c’est être à l’écoute de son corps, de sa vie. C’est s’autoriser à les regarder en face, à les accepter et donc à les vaincre. C’est créer du positif dans sa vie.

Dans la pensée chinoise, la peur est associée à l’élément « eau » et à l’hiver ; la saison où la nature s’endort, où les arbres sont défeuillés, où les animaux hibernent, où les jours sont très courts, et où on ressent le besoin de se reposer et de dormir. Le froid de l’hiver nous fige et nous contracte tout comme nos peurs qui sont un frein à notre réalisation. A l’inverse du printemps qui représente la naissance et le renouveau, l’hiver, relié à son émotion de la peur, représente symboliquement la mort. Que vous ayez peur d’un insecte, de prendre l’avion ou de parler en public, la peur est un signal d’alerte qui vous informe d’un éventuel danger susceptible de mettre en péril votre vie.

Vaincre ses peurs, c’est accepter de perdre ou de laisser mourir quelque chose en nous. C’est accepter que tout peut s’arrêter à chaque instant, accepter l’impermanence de la vie, accepter que rien ne nous appartient et que rien ne dépend de nous. C’est accepter de lâcher ce contrôle illusoire qui nous donne l’impression d’avoir du pouvoir sur nos vies.

C’est arrêter de projeter notre futur pour se rassurer. Observons à quel point les choses n’évoluent pas comme nous l’avions prévu, comme la vie nous demande de nous adapter à ce qu’elle nous propose.

Arriver à dominer ses peurs est la clé de la liberté. Plus rien ne vous atteindra et n’aura d’emprise sur vous.

La liberté, c’est suivre son instinct. C’est lâcher prise, c’est prendre des décisions, faire des choix et les confier à la vie.

C’est conscientiser que seul l’instant présent compte, que le futur ne nous appartient pas et que nos peurs et phobies nous limitent et sont le véritable frein à notre réalisation.

Si vous avez foi en la vie, osez ! Souriez devant ce que la vie vous propose et ne mettez aucune projection sur vos engagements.

En vous libérant de vos peurs, vous serez libres : libres d’agir et d’être. Et rappelez-vous que la seule vérité est l’instant présent !

Alors de quoi avez-vous peurs ?…

Nathalie MOLENDI